TRIPTYQUE HORACE / MÉDÉE-MATÉRIAU / HAMLET-MACHINE

Spectacle multifrontal composé de trois performances théâtrales: Horace / Médée Matériau / Hamlet-Machine

Pièces de Heiner Müller, traduites de l'allemand par Jean Jourd'heuil

Mise en scène: Jacques Merle

Jeu: Frédérique Espitalier, Nathalie Vidal, Jacques Merle

Collaboration artistique et direction d'acteur sur Hamlet-Machine: Nathalie Vidal

Collaboration artistique, scénographie et costumes: Olivier Brémond

Création lumière: Olivier Brémond et Christophe Payot

Chacun de ces trois textes est une mise en abyme des pièces éponymes de Corneille, Euripide et Shakespeare. Ce triptyque est la réunion de trois performances d'acteurs, trois textes d'un même auteur qui se font écho, mettant en exergue leurs correspondances. Le public, installé au coeur d'un dispositif scénographique multifrontal, est placé au plus proche des acteurs, témoin de la tentative de résilience de ces personnages mythiques revivant inlassablement leur histoire, jusqu'à se perdre.

Médée et Hamlet sombrent dans la folie en réponse à la trahison de leur proche.

Internés ou isolés dans leur desespoir, ils jouent et rejouent le scénario de leur destin tragique, comme pour se laver des meurtres qui entachent leur existence et nous prendre à témoin de l'humanité qui les habite encore.

Hamlet est trahi par une mère meurtrière de son mari.

Médée trahie par son époux se rend infanticide.

Le prince Hamlet exhibe la robe de mariée de sa mère, nouvellement unie à son oncle qui a ravi le pouvoir.

Médée la magicienne se joue de sa propre robe de mariée qu'elle offre à sa rivale en cadeau de noces empoisonné.

Elle est la mère qui répond par le meurtre, il est le fils qui cherche une réponse au crime.

Une double installation scénique place le spectateur au coeur de cette machine théâtrale, deux espaces en miroir qui se reflètent. Et l'interprète d'Horace est au centre de ce lieu indéfini qui uni acteurs et spectateurs ; Horace creusant sa propre tombe devant la robe de noces ensanglantée de sa soeur, conservée comme une relique lui rappelant son crime ; un crime sans nécessité qui le condamne alors que les meurtres perpétrés pour sauver l'empire lui valent une couronne de lauriers.

Heiner Müller est à nos yeux un maître du théâtre poétique et charnel. Son écriture, comme un matériau brut, ciselée, son propos politique et social à travers les mythes qu'il s'approprie, sont en adéquation avec la ligne artistique de la Cie et notre engagement au plateau. Le défi qui s'ouvrait à nous avec cet écriture-là était de rendre l'oeuvre de Müller accessible au plus grand nombre possible en réinventant la place du spectateur dans le dispositif de création, en le plongeant immédiatement à son entrée en salle dans le processus de la représentation, l'invitant par là-même, à partager avec nous un moment privilégié, unique, dans cet espace confiné au plus proche des acteurs.